Le lycée Fenelon, dans le VIème arrondissement de Paris. Photo : Agathe.
Comme tous les ans depuis 2009, les futurs bacheliers de France sont invités à s’inscrire sur le site Admission-postbac (APB). Le site, mis en ligne lundi matin, permet aux lycéens de Terminale de formuler leurs vœux d’orientation, une fois le précieux sésame en poche. Ils auront jusqu’au 20 mars pour envoyer leurs demandes.
Si, pour certaines filières, comme les facultés, il suffit de s’inscrire, pour les classes préparatoires, c’est un peu plus compliqué. Elisa, 18 ans, en prépa littéraire, autrement connue sous le nom d’hypokhâgne, au lycée Fénelon, à Paris, raconte :
« Pour APB, j’ai sélectionné toutes les prépas que je voulais. Pour lesquelles il en plus faut envoyer un dossier papier. Sur APB, ils te disent ce qu’il faut envoyer, c’est aussi sur APB que tu as les réponses. C’est ma mère qui a fait des dossiers, j’étais en voyage scolaire. J’ai eu de la chance, sans elle j’aurais raté le moment. »
Et de la chance, il en faut. Surtout pour les parents.Si les lycéens maitrisent internet et ses outils, ce n’est pas le cas certains de leurs ainés, qui s’angoissent autant pour l’avenir de leur progéniture que pour la prétendue complexité du site.
Pour les facultés, il n’y a qu’à en faire la demande, puisque les vœux sont automatiquement transmis à l’établissement. Pour les classes prépas, un dossier est attendu. Pour certains BTS et IUT, c’est même une lettre de motivation qui est demandée.
Le bac, un passage obligé
Encore faut-il savoir ce que l’on veut faire. Et à 17 ans, ce n’est pas toujours évident. Les aider est en partie le rôle de Martine Vanhamme-Vaincq, la conseillère d’orientation et présidente de Médiacom, le Centre d’information et d’orientation de la Ville de Paris.
« Quand nous voyons les jeunes, c’est qu’ils ont des questions : ils sont souvent un peu perdus, perplexes. Ils cherchent des réponses. Ce que l’on essaie de faire, c’est de les amener à trouver l’information et, petit à petit, à élaborer leurs projets. On a quelques fois des jeunes qui voudraient que l’on décide pour eux, ce qui n’a évidemment aucun sens. »
Martine Vanhamme-Vaincq. Photo : Agathe.
Tous les lycéens ne sont pas pour autant dans le flou total. En plus des nombreux CIO (Centre d’information et d’orientation) mis en place un peu partout dans l’Hexagone et des conseillers présents dans les lycées, les jeunes se documentent souvent eux-mêmes. C’est le cas de Clément, 17 ans et élève en Terminale scientifique, qui a un plan tout tracé :
« Moi j’aimerais bien rentrer dans une école de journalisme, donc avant je vais faire des sciences politiques ou du droit. Samedi, je suis allé au salon de l’étudiant, à Porte de Pantin. Deux fois, on est venu dans notre classe pour nous expliquer comment faire pour s’inscrire. On a trente-six choix, même si personne n’en met trente-six. »
Autant dire qu’ils ont un choix assez large. Pour faciliter la compréhension, le site internet a même mis en place un guide du candidat, clarifiant – s’il le faut encore – la procédure à suivre pour s’inscrire. Ensuite, d’après Martine Vanhamme-Vaincq : « Ça va tout seul ! ». Cela va tout seul, oui, si l’on a son bac. Victoria, 18 ans l’a raté de peu l’année dernière et sur « APB » comme au lycée, elle ne fera pas les mêmes erreurs.
« L’année dernière je suis déjà passée par APB, j’avais demandé des DUT, des BTS, des Facs et des prépas. J’ai eu une place à la Sorbonne, mais je n’ai pas eu mon bac au rattrapage. Cette année je ne vais pas redemander des prépas, mais plutôt des BTS et des IUT qui sont plus cadrés que la fac, ça me correspond plus. Je ne sais pas encore trop ce que je veux faire après le bac, je continue à chercher. Mon père a pris les choses à cœur, c’est lui qui m’a inscrite pour les écoles, j’ai fait mes lettres de motivation avec lui. Donc, oui, mes parents sont très impliqués dans ma scolarité. »
Victoria, Hugo et les autres. Photo : Agathe.
Si le site Admission-postbac permet aux lycéens de choisir parmi plus de 11.000 formations, certains irréductibles ne trouvent pourtant pas leur bonheur, c’est le cas de Hugo, 17 ans, qui rêve d’une carrière militaire.
« Je n’ai pas besoin d’APB étant donné que je veux faire une école qui n’est pas sur Post-Bac, c’est Saint-Maixent, un ENSEA, une école de sous-officiers de l’armée de terre. Je suis allé au CIRFA de l’armée de terre, un centre d’information, là je suis en train de constituer mon dossier. Au milieu du mois de juillet j’aurais des tests et après, je saurais si je suis accepté ou pas. »
Il ne reste plus à ces jeunes qu’à remonter leur manches et bachoter : avant les prépas, les écoles et les IUT, avoir le bac est un passage obligé.
Agathe Mercante